Tech Imago / Depuis combien de temps ce protocole a-t-il été implémenté ?
Solène Mauvoisin / Il a été mis en place depuis novembre 2024. Les démarches administratives du protocole ont débuté en mai 2024 et les premières macrobiopsies ont commencé six mois plus tard.
T. I. / Pourquoi avoir lancé ce protocole pour les macrobiopsies mammaires ?
Maëlle Jean / Il y avait un besoin sur ce geste parce qu’il y avait des délais de prise en charge qui s’allongeaient et un manque de médecins. Nous nous sommes dit que nous pourrions peut-être aussi participer et aider les médecins. Pour recruter des manips dans le protocole, il y a eu un appel à candidature avec des entretiens.
Solène Mauvoisin / Les radiologues ont accueilli ce projet positivement. Le temps médecin est précieux et toute initiative qui peut permettre de gagner ce temps-là est toujours la bienvenue.
T. I. / En quoi consiste votre protocole local ?
Virginie Moutel / Au centre Eugène-Marquis, nous avons des dossiers qui viennent de l’extérieur et nos propres dossiers qui sont vus en staff tous les vendredis. Les dossiers sont orientés par nos médecins et ce sont eux qui décident s’il faut faire une biopsie ou non. Lors du staff, les médecins déterminent quels dossiers entrent dans le protocole de coopération, dans ce cas-là, ce sont les MERM qui font les biopsies.
T. I. / Comment se déroule une macrobiopsie mammaire ?
Maëlle Jean / En amont, le dossier est validé par le radiologue. C’est lui qui valide l’indication de la macrobiopsie et vérifie que le geste est réalisable par le manip. Il remplit une checklist de vérification des critères d’éligibilité du patient à la délégation. Pour la procédure, nous accueillons la patiente, puis nous faisons l’interrogatoire pour vérifier les contre-indications. Nous lui demandons ensuite si elle accepte de participer au protocole de coopération. Si c’est le cas, nous positionnons la patiente, nous faisons le repérage avec notre collègue, nous faisons l’anesthésie et nous réalisons ensuite les prélèvements sous stéréotaxie. Le médecin est présent lors des biopsies dans le service et est consultable à tout moment. Nous réalisons ensuite une radiographie des prélèvements effectués au moment du geste et vérifions qu’il y ait suffisamment de microcalcifications dans les prélèvements afin de nous assurer de la bonne fiabilité de la biopsie. Un précompte rendu est fait par le manipulateur puis le radiologue le valide ou le modifie si besoin.
Solène Mauvoisin / En tout, il y a trois à quatre vacations de macrobiopsie par semaine de trois patientes. Les MERM font en général deux vacations, mais cela dépend des semaines. C’est assez aléatoire parce que cela dépend de la présence médicale.
T. I. / Quel bilan faites-vous six mois après la mise en place de ce protocole ?
Maëlle Jean / Les radiologues sont contents parce que les biopsies que nous réalisons sont contributives. Quant aux patientes, elles ont un questionnaire de satisfaction après la procédure et elles disent être satisfaites de leur prise en charge. Pour nous, en tant que manipulatrices radio, cela permet de nous diversifier, de faire un peu autre chose. Cette procédure n’est pas nouvelle pour nous. Avant le protocole de coopération, nous étions déjà présentes avec les médecins lors de la réalisation des macrobiopsies. Nous les assistions depuis plusieurs années, mais nous ne pouvions pas faire le geste.
T. I. / Y a-t-il d’autres protocoles de coopération dans votre centre ?
Solène Mauvoisin / En même temps que le protocole sur les macrobiopsies, nous avons mis en place un protocole pour la pose de picc-line en radiologie interventionnelle. Notre prochain projet serait d’avoir un protocole concernant les ponctions thyroïdiennes sous échographie. Nous avions un médecin qui en faisait beaucoup, mais il est parti en retraite et il n’y a pas eu de suite. Nous avons deux manipulateurs au centre Eugène-Marquis qui ont un DU d’échographie et qui seraient à même de faire cette activité.
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