Les manipulateurs qui se forment à la rédaction des comptes rendus sont d’abord motivés par la soif de connaissances et les défis professionnels, selon les résultats d’une étude présentée dans Radiography [1]. Ses auteurs, chercheurs au Royaume-Uni et au Danemark, ont envoyé un questionnaire aux manipulateurs qui, dans ces deux pays, analysent des images et préparent des comptes rendus en radiographie osseuse. « Le premier programme de formation continue au compte rendu de radiographies osseuses par les manipulateurs a démarré en 1994 au Royaume-Uni et au mitan des années 2000 au Danemark », rappellent-ils dans leur article.
239 réponses
Le sondage a été promu par l’European Federation of Radiographers Societies (EFRS), et distribué sur les réseaux sociaux et professionnels. Il a recueilli 239 réponses, dont 62 % envoyées par des femmes. La majorité des participants avaient plus de neuf ans d’expérience en tant que manipulateurs et moins de dix ans d’expérience dans la pratique du compte rendu.
Enrichissement des connaissances
Plus de 95 % des répondants déclarent que l’enrichissement de leurs connaissances était la raison qui les a poussés à devenir « reporting radiographers ». 90 % mettent en avant l’envie de relever de « nouveaux défis ». Une moindre exposition aux radiations et des contacts moins fréquents avec les patients sont les raisons les moins souvent invoquées. « Les motifs invoqués couvrent tous les échelons de la hiérarchie des besoins de Maslow », commentent les chercheurs. Ce schéma illustre sous la forme d’une pyramide la théorie de la motivation, du même auteur.
La satisfaction au travail comme moteur de maintien
Une fois formés et en poste, ce qui pousse les manipulateurs chargés de comptes rendus à conserver leur fonction est la satisfaction au travail, notée 9,2 sur 10, tandis que le « titre et la position » est la réponse la moins souvent donnée, notée à 6,9 sur 10. En rapportant l’âge, le genre et l’expérience aux réponses, les chercheurs ont identifié une corrélation significative entre le fait d’être une femme et l’importance attachée aux connexions sociales avec d’autres manipulateurs pratiquant les comptes rendus dans la pratique.
Des entraves et des souhaits
À la fin du sondage, une question ouverte demandait aux participants de « donner un retour d’expérience sur leur pratique ». Une quarantaine a répondu, presque tous britanniques. Ils s’expriment sur les entraves à leur exercice, telles que le manque de temps et de soutien, la pression clinique liée au manque de personnel, les salaires, les résistances des radiologues. Un autre thème mis en avant est celui du développement professionnel. Les répondants évoquent ainsi le besoin et le souhait de fermer des réseaux de professionnels ou d’étendre leurs pratiques à d’autres modalités.
Communiquer
Selon les chercheurs, ces résultats peuvent être « particulièrement utiles » pour les managers, qui doivent concilier le bien-être de leurs équipes avec la gestion des retards persistants dans l’établissement des comptes rendus par un personnel en sous-effectif. Ils leur recommandent de cultiver des canaux de communication ouverte et de compréhension mutuelle. « Cela permet d’atteindre une compréhension profonde des préoccupations individuelles mais sert aussi de motivation pour les manips, promouvant un sens d’appartenance et de collaboration autour de la mise en place de solutions viables », écrivent-ils.
Une étude en trois parties
Cette étude est la troisième issue d’un sondage en trois parties, qui a exploré le spectre de la pratique du compte rendu radiographique en Europe. Les parties une et deux ont évalué le background démographique, les rôles, les tâches et les rôles et responsabilités avancées.
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