Réaliser certaines procédures à distance en cas de grande difficulté ou d’impossibilité à disposer d’un manipulateur d’électroradiologie médicale (MERM) sur place : telle est la promesse de la télémanipulation, pratique en plein développement grâce aux progrès technologiques récents. Pour s’emparer des enjeux propres à cette évolution du métier, l’European Federation of Radiographer Societies (EFRS) et l’International Society of Radiographers & Radiological Technologists (ISRRT), deux organisations représentatives du métier, ont publié le 13 mai une déclaration commune en anglais, traduite en français sur le site de l’Association française du personnel paramédical d’électroradiologie (AFPPE).
Un grand potentiel…
Dans ce texte, les deux sociétés internationales reconnaissent tout d’abord le potentiel de croissance de la télémanipulation, dans le contexte des importantes avancées technologiques impactant actuellement le soin. Pour l’EFRS et l’ISRRT, cette croissance paraît particulièrement pertinente dans des pays et des structures où les équipements d’imagerie sont loin des MERM, ou bien dans le cas où les manipulateurs radio sur place ont besoin du conseil de collègues plus expérimentés qui sont localisés ailleurs. La télémanipulation peut également jouer un rôle dans la formation des étudiants et dans le support technique fourni par les industriels.
… à utiliser de manière appropriée
Pour permettre à ce développement de se faire de manière sécurisée, les deux sociétés indiquent travailler avec différents partenaires dans le but d’établir un cadre sécurisé et basé sur des preuves pour une télémanipulation efficace. Si la télémanipulation représente pour l’EFRS et l’ISRRT une solution à certaines problématiques, elle doit selon elle être régulée de manière appropriée, et être utilisée « uniquement quand le modèle traditionnel d’interaction directe patient-MERM n’est pas possible », par des MERM entraînés et qualifiés aussi bien sur place qu’à distance.
Ne pas compromettre la qualité et la sécurité
Enfin, les deux organismes représentatifs rappellent que ce nouveau modèle d’organisation des soins ne doit pas compromettre la qualité et la sécurité. De plus, les exigences habituelles concernant les examens d’imagerie doivent être maintenues, dont le recueillement du consentement éclairé et l’explication adéquate des bénéfices et des risques de l’irradiation.
Les autorités nationales appelées à « revoir leur cadre réglementaire »
Afin d’assurer une télémanipulation la plus claire et sécurisée possible, les deux sociétés de MERM concluent qu’un certain nombre de discussions avec les régulateurs, les corps professionnels, les vendeurs et les représentants de patients « sont urgemment nécessaires pour définir le rôle du MERM dans la réalisation de tels services ». Enfin, l’EFRS et l’ISRRT « appellent les autorités nationales à revoir leur cadre réglementaire pour assurer que ces nouveaux modèles de travail soient compatibles avec une pratique clinique sûre », afin de définir de manière « claire » les responsabilités des acteurs impliqués dans la télémanipulation.
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