Radioprotection

Une équipe européenne propose de nouveaux NRD en radiographie

Une étude a élaboré des niveaux de référence basés sur la zone anatomique, l’indication clinique et la technique procédurale pour des examens de radiographie à partir de données collectées dans quatre pays d’Europe. Une base possible pour une amélioration des pratiques.

Le 18/12/24 à 7:00, mise à jour le 19/12/24 à 9:51 Lecture 1 min.
Manipulateur Radiographie Médipôle Dax © Carla Ferrand

Il existe un fort potentiel d’optimisation et d’harmonisation des doses, par exemple en adaptant les paramètres à la région anatomique explorée et, si les doses diffèrent de manière significative, à l’indication clinique et/ou à la technique procédurale, analysent les chercheurs (photo d'illustration). © Carla Ferrand

Les auteurs d’un article paru début décembre dans European Radiology ont collecté des données dosimétriques pour 24 examens de radiographie de référence auprès de centres d’imagerie publics et privés en Autriche, Allemagne, Italie et en Suisse [1]. Objectif : établir des niveaux de référence diagnostiques (NRD) prenant en compte la zone anatomique, mais aussi l’indication clinique et la technique procédurale, afin « d’harmoniser les procédures d’exposition au-delà des frontières ».

Peu de NRD par indications cliniques en radiographie

De tels niveaux, recommandés par les instances mondiales [2] et européennes [3] de la radioprotection, ont été proposés pour différentes procédures en scanner et radiologie interventionnelle, mais peu pour la radiographie, soulignent les chercheurs. Un niveau de référence diagnostique est défini comme la valeur du troisième quartile de la distribution des valeurs médianes des doses recueillies (produit kerma-surface (PKA), également dénommé produit dose-surface).

Des variations « considérables » de doses

Les données collectées sur 84 appareils montrent que les valeurs médianes de produits dose surface peuvent différer « de façon considérable » entre les différents systèmes. La dose relevée pour une vue antéropostérieure du rachis entier varie ainsi jusqu’à un facteur 31. « Les deux tiers des systèmes inclus ne se conforment pas à au moins l’un des 24 NRD définis », constatent les chercheurs. En revanche, les variations ne sont pas significatives entre les pays, ni entre les appareils de constructeurs et d’ancienneté différents.

Un fort potentiel d’optimisation

La raison de ces variations et dépassements pourrait être le manque de connaissance concernant les doses attendues dans un cadre de bonnes pratiques cliniques, ou une moindre attention accordée aux procédures pour lesquelles des NRD n’ont pas été définis, analysent les auteurs. Ces écarts témoignent d’« un fort potentiel d’optimisation et d’harmonisation des doses », commentent-ils, en concluant que les NRD établis dans cette étude peuvent servir de base pour une évaluation locale des pratiques dans les établissements et pour le travail d’élaboration de NRD nationaux par les autorités.

Auteurs

Jérome Hoff

Rédacteur en chef adjoint BOM Presse Clichy

Voir la fiche de l’auteur

Bibliographie

  1. Schegerer AA, Stamm G, Aberle C, et al (2024) International survey on diagnostic reference levels based on clinical indications in plain radiography. Eur Radiol. https://doi.org/10.1007/s00330-024-11224-2
  2. International Commission on Radiological Protection (2017) Diagnostic reference levels in medical imaging. ICRP Publication 135. Ann ICRP 46
  3. European Commission, Jaschke W, Clark J et al (2021) European study on clinical diagnostic reference levels for X-ray medical imaging: EUCLID. Publications Office of the European Union, Radiation Protection 195

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