Le 1er mars, la Fédération européenne des sociétés de manipulateurs radio (EFRS) organisait une remise de prix au Congrès européen de radiologie (ECR) sur la thématique des soins centrés sur le patient. À cette occasion, Cheryl Cruwys, représentante de patients, a tenu à rappeler le rôle central des associations de défense des droits des patients dans l’amélioration des soins.
Un pont entre les patients et les professionnels
L’intervenante a notamment insisté sur leur rôle d’intermédiaires : « Les défenseurs des patients sont un pont entre les patients et les professionnels de santé, les administratifs et les responsables politiques, explique-t-elle. Ils facilitent la communication efficace pour répondre aux préoccupations, fournir un feedback et améliorer l’expérience patient dans sa globalité. Ils peuvent également éduquer et sensibiliser les usagers du système de santé, les aider à mieux comprendre les problèmes médicaux, la prévention et les options de soins. »
Favoriser la sécurité en interventionnel
Lors de cette session, l’EFRS a récompensé un projet centré sur les soins des patients en radiologie interventionnelle. Cette initiative, mise en place par le service d’imagerie médicale de l’Hôpital Beaumont à Dublin (Irlande), cible l’identification et la prise en charge des patients exposés à une dose significative de rayonnements lors d’une intervention guidée sous fluoroscopie. L’initiative, baptisée « RPOP », a été conçue pour améliorer la radioprotection des patients. « Nous savons tous que la fluoroscopie est un outil indispensable en diagnostic et en interventionnel. Toutefois, ces procédures possèdent des risques inhérents, observe José Binghay, le cadre du service de radiologie. L’administration de doses élevées de rayonnements, notamment lors d’interventions longues et complexes peut avoir des conséquences sérieuses pour les patients. » Face à ce constat, le service a mis en place un système pour réduire les risques liés aux rayonnements ionisants.
Justification, planification et optimisation
Le procédé est résumé sous l’acronyme RPOP, pour Referral justification, Procedural planning, Optimisation et Procedural care. Le dispositif est calqué sur le parcours du patient dans le service et met l’accent sur la justification, la planification et l’optimisation des procédures. « Les médecins référents, les praticiens interventionnels et les manipulateurs radio doivent vérifier les antécédents des examens radiologiques et des doses administrées aux patients », indique notamment José Binghay. Le service forme les manipulateurs radio pendant six semaines à l’optimisation des procédures et post-procédures. « Nous ne recherchons pas la perfection, nous voulons simplement progresser », assure-t-il.
Détecter les complications
Le système RPOP permet d’identifier et de prendre en charge de façon adaptée les patients à risque de réactions post-procédures, notamment ceux dont le seuil de dose a été dépassé, poursuit José Binghay. « Nous leur donnons des instructions claires et nous les éduquons sur la façon dont ils doivent prendre soin d’eux après leur sortie de l’hôpital. Cela leur donne l’opportunité d’être actifs dans leur traitement. » Les patients à risques sont suivis jusqu’à huit semaines après l’intervention pour garantir que les potentielles complications sont détectées et prises en charge immédiatement. Selon José Binghay, le système RPOP a significativement amélioré la sécurité du patient pour les procédures interventionnelles sous fluoroscopie en garantissant une conformité élevée aux process de sécurité clinique. « Le RPOP favorise la culture de la radioprotection grâce à des structures robustes de pilotage chez les radiologues, les MERM et les physiciens médicaux », se félicite-t-il.
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