Tech Imago / Comment est née votre association AME ?
Damien Carillo / Elle a été créée en mars 2024. L’idée est née d’un groupe d’amis manips en échographie dans le but de créer une association de partage accessible à l’ensemble des passionnés de l’échographie, qu’ils soient médecins ou MERM. La passion c’est vraiment le mot d’ordre de cette association. Tous les manips peuvent adhérer à l’AME à partir du moment où ils sont titulaires du DU d’échographie. On accepte également les étudiants en cours de formation du DU. L’objectif de cette association est de se fédérer pour être représentatif et surtout de participer à la formation continue des manipulateurs en échographie et des médecins diplômés d’échographie. Nous avons également décidé d’organiser ce congrès qui aura lieu les 14 et 15 mars.
T. I. / Combien de MERM sont formés à l’échographie en France ?
D. C. / On estime aux alentours de 400-450 le nombre de manipulateurs d’échographie d’acquisition. Pour ma part, j’ai passé ce diplôme en 2018 car cela me permettait d’explorer une autre facette de la radiologie. Pour que les choses se passent dans de bonnes conditions, il faut vraiment qu’il y ait une entente préalable avec le médecin. C’est ce qui s’était passé dans le cabinet où je travaille, avec le Dr Jean-Bruno Banos mon radiologue déléguant. La pratique de l’échographie par les MERM répond aussi à un besoin de santé publique parce que la démographie radiologique est assez basse, les délais de rendez-vous pour les échographies sont de plus en plus longs et certains actes d’échographie d’acquisition qui peuvent être délégués aux manipulateurs permettent de réduire énormément les temps d’attente.
T. I. / Exercez-vous exclusivement en échographie ?
D. C. /Oui mon activité est désormais dédiée à 100 % à l’échographie. C’est un choix personnel, mais en tant que manip, étant donné que nous n’avons pas la formation d’un médecin, si l’on veut faire de l’échographie d’acquisition dans des conditions acceptables, il faut s’y consacrer à 100 %. C’est un point de vue tout à fait personnel, mais je pense que c’est relativement cohérent avec la pratique. Actuellement, la plupart des manipulateurs diplômés d’échographie sont à 100 % sur cette modalité.
T. I. / Quel sera le contenu du congrès de l’AME ?
D. C. / Le congrès se veut multidisciplinaire. Il y a 22 ateliers pratiques, que ce soit sur l’échographie d’acquisition ou sur l’échographie médicale. La partie médicale est assurée par des médecins et la partie acquisition est assurée par des manipulateurs diplômés sous la surveillance de médecins. En parallèle de ces ateliers, il y a des salles plénières avec un sujet qui est reconduit sur la journée. Il y aura un sujet sur une épaule douloureuse avec l’intervention de médecins du sport et de chirurgiens orthopédistes. Il y a également une deuxième salle plénière où l’on parlera de la prise en charge des pathologies vasculaires avec des angiologues et des chirurgiens vasculaires. Donc on essaye d’allier la pratique et la théorie s’aidant au maximum du corps médical pour profiter au maximum de leurs connaissances.
T. I. / Quel esprit souhaitez-vous donner à ce premier congrès ?
D. C. /Ce congrès est en adéquation avec l’esprit général de l’AME : ce sont des passionnés. Le but est vraiment de partager et de mettre l’accent sur la délégation des tâches et sur le binôme entre le manip et le médecin. Nous constatons tous au quotidien que ce DU d’acquisition permet de gagner beaucoup de temps. Ça a fait ses preuves. À partir du moment où il y a de la confiance et que le cadre est régi, c’est bénéfique pour tout le monde. C’est aussi l’occasion de montrer que la pluridisciplinarité est quelque chose de très intéressant et enrichissant.
Discussion
Aucun commentaire
Commenter cet article