La prise en charge en imagerie de patients atteints de démence peut être compliquée par les difficultés d’adaptation et de compréhension des malades. Le 28 novembre 2023, au congrès de la Société nord-américaine de radiologie (RSNA), Miranda Hurley, coordinatrice clinique à l’école de formation des MERM Saint Joseph à Milwaukee (Wisconsin), a dispensé des conseils pour mettre en place une attitude et un environnement professionnels adaptés.
Les signes de démence à identifier
« La démence affecte les capacités à mémoriser des informations, à utiliser le langage, à comprendre ce qui est dit et à contrôler son humeur », rappelle-t-elle en préambule. Certains comportements de patients peuvent être des signes de démence et Miranda Hurley insiste sur l’importance de savoir les reconnaître. « Les patients atteints de démence semblent perdus ou confus, nerveux ou peu sûrs d’eux, indique-t-elle. Ils ont tendance à répéter les mêmes questions encore et encore. Ils éprouvent souvent des difficultés à exprimer ce dont ils ont besoin, et ils ont du mal à comprendre les consignes. Ils font parfois des commentaires désobligeants ou déplacés. Et ils craignent d’être avec des gens qu’ils ne connaissent pas, dans des endroits inhabituels. » Ces patients ne pouvant pas changer leur comportement, c’est au personnel médical de s’adapter, souligne-t-elle.
Calme et patience
Dans cette situation, Miranda Hurley recommande de rester calme, patient et positif. « Il est important d’avoir un contact oculaire avec les patients et de sourire pour les rassurer. » La première approche est déterminante pour mettre les patients à l’aise pour l’examen : « Il faut privilégier une approche de face, dans leur champ de vue. Puis, il faut se présenter et leur permettre de prendre leur temps. Dites-leur qu’ils sont en sécurité et que vous êtes là pour les aider, conseille l’oratrice. En tant que professionnels de santé, nous avons tendance à vouloir travailler vite, pour que les choses soient faites en temps et en heure. Mais avec ce type de patients, il faut prendre quelques minutes en plus pour offrir la meilleure prise en charge possible et faire en sorte que l’examen se déroule bien. »
Le manip comme guide
Si la situation devient difficile, Miranda Hurley préconise de garder un rôle de guide : « Avec des patients atteints de démence, la logique et le raisonnement ne s’appliquent pas, rappelle-t-elle. Ils peuvent entendre ce que vous dites mais ne pas comprendre le sens des mots ou le contexte. Il ne faut jamais argumenter car c’est inutile. Guidez-les dans la salle d’imagerie, montrez-leur où aller, posez des questions simples. » Si la situation se complique, il faut ralentir, rester calme et garder un ton de voix égal, poursuit-elle. « Posez moins de questions si vous remarquez que le patient semble dépassé, et si besoin, demandez calmement l’assistance d’un collègue. »
Un environnement adapté
Outre l’attitude des professionnels, l’environnement joue également un rôle très important pour la prise en charge des patients atteints de démence. Miranda Hurley suggère ainsi d’adapter l’ambiance des salles d’examen. « Un éclairage faible peut entraîner de la confusion chez les patients atteints de démence, tout comme la présence d’ombres et de miroirs, pointe-t-elle. En imagerie, on a tendance à travailler dans des salles avec un faible éclairage et cela peut perturber les patients donc n’hésitez pas à augmenter la luminosité de la salle, préconise-t-elle. Les sons peuvent également les perturber ou les distraire, notamment les voix trop fortes, la sonnerie du téléphone et la musique, donc faites en sorte que l’ambiance soit la plus calme possible. »
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